Notre café a été fondé par Louis-François Verschueren (1847-1920) en 1880. A l’origine, il n’était que le comptoir de vente de la gueuze, de la kriek et de liqueurs de fruits fabriquées par la petite brasserie familiale, installée dans la rue de l’Église voisine. La famille habitait à l’étage de cet immeuble néo-classique datant de 1870.
Au décès de Louis, en 1920, son fils Jean reprend l’établissement du Parvis. Jean fera appel, en 1935, à l’architecte Bautrix qui donnera à la brasserie son cachet Art Déco.
Le Verschueren fut une des bases de la Résistance pendant l’occupation : le Mouvement National Belge y planifiait ses activités de presse clandestine, d’évasions d’aviateurs alliés, de renseignements et de sabotages.
Au décès de Jean, en 1952, ses trois fils lui succèdent : Roger en assure la gestion tandis que Franz jouera à l’Union Saint-Gilloise, alors administrée par son oncle Joseph Verschueren, le frère de Louis.
Arrière en équipe première de 1941 à 1954, Franz passera le reste de sa vie à administrer le club et à diriger son comité sportif. Témoin du lien entre la brasserie et l’USG, le grand tableau des match à jouer, avec les plaques aux couleurs des 128 équipes de foot des divisions supérieures des années 50, que Roger complétait en notant les résultats avec une craie au bout d’une tige.
Le Verschueren a toujours été un haut lieu de la vie associative, militante et artistique saint-gilloise. Une quarantaine d’associations y occupaient les salles de réunions à l’étage. Cette tradition a perduré jusqu’en 1986, lorsque la famille a cessé d’exploiter la brasserie, avant de la vendre à la société Alken-Maes. L’établissement périclita avec la première gérance, tomba en faillite, et resta fermé quelques années, son cachet étant occulté par une espèce d’extension-veranda masquant la façade et les baies vitrées.
Lors du changement de gérance en 1998, un gros travail a été accompli pour rendre à la brasserie son apparence d’origine. Le Verschueren est aujourd’hui classé tout en restant un lieu de vie et de rencontres.